L'ombre de la jeunesse (receuil de poésie) Tu es devenu.

Publié le par lydia

L’ombre de la jeunesse

 

L’aveugle de tous les temps et le cœur de toutes les souffrances.

 

 

Ce recueil de poésie a trop traîné dans mes tiroirs, il a voyagé avec moi ; il a été en Kabylie, à Alger, au sud algérien et enfin à Paris.

Pour éviter sa mort, oui car il risque de mourir et de finir en cendres. En ces temps dits modernes, la poésie n’ pas trop de place.  Les gens s’intéressent  à ceux et celles qui vivent dans les grands palaces. On préfère lire ce que nous racontent  les nouveaux magazines qui fouillent dans les poubelles pour savoir  telle ou telle personne utilise comme dentifrice….

 

Pour éviter la mort des mots que j’avais réussi à réunir durant ma jeunesse, j’ai pris la décision de les mettre en ligne dans l’espoir de les perpétuer dans le temps et de les partager avec mes lecteurs et lectrices. Avant tout, je tiens à préciser que le français n’est pas ma langue maternelle, ce qui expliquera mes failles. J’aurais aimé écrire avec ma langue maternelle, hélas ! Je ne la maîtrise pas assez, il y ‘a des mots qui m’échappent. A l’école, le français était une langue étrangère, une langue secondaire, le nombre d’heures qui lui sont consacrées était très limité. La langue officielle dans mon pays est l’arabe, c’est une langue qu’on nous a imposée, le pouvoir en place voulait qu’on parle arabe, qu’on écrit en arabe et qu’on rêve en arabe.  Malheureusement pour lui,  il n’a pas réussi. La preuve, me voilà en train d’écrire avec la langue de Voltaire et non pas avec celle de Abou Houraria.

 

Mon recueil, pour ne pas le dénaturer, je le met en ligne avec les mots de ma jeunesse, tels que je les avais réunis sans tenter ni de les corriger ni t’apporter de nouveaux mots.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ombre de la jeunesse ;

 

 

Ce n’est pas facile d’écrire et de dicter à nos plumes ce qui est dans nos profondeurs, des fois c’est notre langue qui n’arrive pas à tourner à notre guise et d’autres fois c’est nos mains qui tremblent devant la gravité des mots et enfin, il y a aussi le fait qu’on n’arrive pas à cerner le monde abstrait gouvernant nos vies réelles.

 

 

 

 

 

 

Tu es devenu

 

 

 

 

 

 

Tu es devenue la lune

 

Qui se cache derrière les brumes.

 

Tu es devenu le soleil

 

Sans le toucher, il m’a brûlé.

 

Tu es devenu mon couteau préféré

 

Qui a osé me blesser.

 

Tu es devenu mon arbre planté

 

Puits, ses fruits m’étaient amères.

 

Tu es devenu le fils que j’ai,

 

Puis il m’a nié.

 

Tu es devenue ma technologie inventée

 

Puis elle ne m’a pas servit.

 

Tu es devenu mon syndicat

 

Qui s’est opposé à mes idées.

 

Tu es devenu le poème que j’ai écris

 

Puis, il ne m’a pas reconnu.

 

Tu es devenu mon amour

 

Qui m’a quitté bêtement.

 

Tu es devenu mon instinct choisi

 

Puis, il a refusé de me guider.

 

Tu es devenu alors la première

 

Joie transformée en tristesse.

 

 

 

 SIDI AICH        1991

 

 

 

 

Publié dans poèmes

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